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18/11/2017

Les Tarzanides du grenier n° 277

 

 

Qu’est-ce qui t’amuse Doc Jivaro ?

 

– Rien ou si peu.

– Mais encore ?

— Mais encore que je viens de ficeler un gros paquet de Charlie. Pas Charlie Hebdo mais le déjà ancien CHARLIE Mensuel, année 1977. C'était un journal plutôt gauchiste affectant de critiquer le capitalisme mais renflouant ses pages françaises de séries BD américaines. Certes, il restait quand même Pichard et Wolinski, Reiser ... et aussi Cabu. Tiens vise cette planche sur laquelle Catherine gesticule en tenue légère.

 

 

Charlie-Hebdo-avril-1977.jpg

N° 99, avril 1977.

 

 

– Et c’est ce gag qui te fait sourire ?

– Pas vraiment. Mais regarde plus attentivement : il y a quelque chose qui cloche. Catherine se blesse deux doigts … Toutefois dans la dernière image on la voit qui dresse son index entouré d’un pansement. Jolie petite poupée ! Mais ce n’est pas le doigt blessé ! Et comme la coquine a l’air réellement fâchée, elle ne joue pas à plaisanter.

  

Est-ce une erreur due à l’étourderie ou encore Cabu (Boira) a-t-il voulu tester le sens de l’observation chez ses lecteurs ?

 

Ce lot de Charlie Mensuel année 1977 complète, j’ai l’intention de le proposer à la vente sur le stand d’un libraire, lors du Salon Athanor des 25 et 26 novembre prochains dans Montluçon et sur le site des Usines Saint Jacques anéanties.

 

Doc Jivaro

 

 

11/11/2017

Les Tarzanides du grenier n° 275 bis

 

CROC BLANC

 

Rien que par ce titre le roman nous semblait à moi ainsi qu’à mes copains de classe un récit destiné à l'enfance. D’autant que le nom de Jack London nous restait inconnu, j’avoue. Aussi rangions-nous Croc Blanc dans le troupeau docile de Lassie ou de Mon Amie Flicka, troupeau logé quelque part entre l’Auberge de l'Ange Gardien et le calvaire d'un village breton. Une bibliothèque rose mais d’un rose moins attrayant que le rose d’un certain téléphone qui allait plus tard accaparer bien des cervelles. J’étais donc loin de savoir que l’aventurier romancier London n’avait pas écrit pour des écoliers mais pour des adultes vaccinés. Donc des lectures différenciées de celles recommandées par nos familles ; celles où l'Ogre se contente de MANGER les petits enfants sans jamais les sodomiser.

 

Lorsque parvenant à la fin de ma douzième année, je découvris CROC BLANC sous l’aspect quelque peu simplifié d’une bande dessinée, son ambiance de férocité sanglante m’étonna et attira à elle une curiosité instinctive pareille à celle qui me gagnait en regardant les photos d'un Paris Hollywood dissimulé entre les pages des « Merveilles de la Nature ».

 

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CROC BLANC fut publié dans les numéros 40, 41, 42 et 43 de l’illustré bimensuel PRAIRIE de juin, juillet et août 1954. Les dessins portaient la signature d’un Blum qui n’était pas Léon mais Alex.

 

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L’histoire d’un jeune loup que des humains dressent 
pour tuer des chiens eux-mêmes dressés pour s’entre tuer
devant un parterre de spectateurs et de parieurs

 

Imprimé dans Clermont-Ferrand, PRAIRIE nous rappelle toujours un temps passé où le travail salarié allait bon train dans notre pays.

 

Le numéro 1 de cet illustré produit par l'éditeur IMPERIA, vit le jour en décembre 1951. Il naquit d'une initiative de Robert Bagage, lequel signa sous le pseudonyme de ROBBA les 24 premières couvertures de TARGA.

 

TARGA reste certainement l’un des Tarzanides les mieux réussis et compta jusqu’à 39 numéros très recherchés aujourd’hui.

 

Doc Jivaro

 

25/03/2017

Les Tarzanides du grenier n° 246

  

Ça y est ! Depuis plus d’une semaine le printemps s’annonce en silence tout au fond de notre jardin potager délaissé. Un forsythia toujours précoce à se réveiller, se rallume de toute une floraison de lucioles jaunes. Par contre, nos pissenlits se traînent de paresse, retardant l’étalage de leur diurétique jaunisse saisonnière.

 

Ça y est ! s’exclama mon père en repliant les grandes pages du CENTRE RÉPUBLICAIN, vrai journal des vrais montluçonnais d’alors. Ça y est ! le printemps est de retour. La preuve ? la preuve c’est que je viens de lire sur trois colonnes à la une que les soucoupes volantes sont elles aussi de retour. Ayant dit, papa se remit à creuser un os à moelle qu’il aimait à déguster, dédaignant les huîtres qui lui donnaient la nausée rien que par leur seule existence.

 

- On dirait des crachats.

 

Les soucoupes volantes, elles venaient d’être aperçues un peu partout en France. De quoi alimenter la littérature populaire. Des histoires de champs de blé fauchés mystérieusement pendant la nuit ou encore des alertes de trains S.N.C.F stoppés en rase campagne à cause d’un objet insolite posé en travers des voies. Nous écoutions des bavards qui adoptaient un air confidentiel pour donner à croire que : « S’agit de nouvelles armes aéronautiques fabriquées secrètement pour la troisième guerre mondiale qui verra l’affrontement USA contre URSS. On n’y échappera pas, allez !

 

Effectivement ! Des soucoupes volantes le public des années 50 de l’an 1900 en voyait partout. Même qu’elles apparaissaient plus nombreuses d’entre les rotatives des imprimeurs que dans les hauteurs du ciel. Toutes les publications en faisaient leurs choux gras. L’éditeur de romans policiers FLEUVE NOIR en avait créé une série particulière baptisée Anticipation. L’un de ses romanciers avait même rédigé spécialement un ouvrage intitulé Les soucoupes volantes viennent d’un autre monde. C’était Jimmy Guieu. Les illustrations de couverture résultaient souvent de Brantonne, grand fournisseur de bandes dessinées parfois hâtivement schématisées.

 

Évidemment le commerce des bandes dessinées de l’époque ne pouvait pas rater le phénomène des petits bonshommes verts extraterrestres. Ainsi, l’hebdomadaire ZORRO pensa t'il trouver là-dedans l'occasion de moderniser son titre afin de relancer ses ventes quelque peu déclinantes. C’est ce qui explique que ZORRO se métamorphosa en ZIG-ZAG. Le numéro 1 de mars 1952 afficha un grand dessin coloré signé Pierre Le Goff, celui-çi habitué du 22 de la Rue Bergère. Pourquoi ZIG-ZAG ? Bien sûr en souvenir des coups de fouets appliqués en Z par ZORRO.

 

 

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Mais après quelques semaines il fallut se rendre à l’évidence : les poches du justicier masqué ne se renflouaient pas d’avoir changé le bandeau-titre de son magazine. L’ancienne appellation ZORRO fut donc rétablie avec un numéro 12 faisant suite à ZIG-ZAG numéro 11.

 

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Si vous êtes collectionneur de BD voici trois titres résumant la vogue des soucoupes volantes dans des magazines illustrés que les mœurs des années 50 destinaient principalement à la jeunesse du pays de Guignol et de Bibi Fricotin.

 

 

Doc Jivaro et Mfcl

 

 

11/03/2017

Tarzanides du Grenier n° 245

  

L’événement est aujourd’hui archi-claironné par les média : le navigateur Sébastien Destrémau arrivé dernier de la Course du « Vent des Globes » se retrouve quasiment célébré comme s’il venait d’arriver en premier. Or, il cumule plus d’une quarantaine de jours de retard.

 

Cependant faisons nous comme l’écho d’une de ses confidences : « Je n’avais pas emmené assez de nourriture ! j’ai dû essayer de pêcher du poisson. Mais je ne suis pas bon pêcheur ».

 

Lorsque Tarzan entreprit de franchir de longues distances océanes, il le fit en équilibre sur un radeau. Et lorsqu’il dut s’alimenter il se montra aussi bon pêcheur qu’il était bon chasseur de gibier. Il ne manqua aucune des proies filant de toutes leurs nageoires.

 

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La preuve dans les trois images ci-dessus que Doc Jivaro vient de sortir du numéro 1 du TARZAN hebdomadaire daté du 28 mars 1953.

 

A ce moment là, l’écolier que j’étais s’approchait de ses onze ans, et le fameux « Grand Magazine d’Aventures » était interdit de publication depuis bientôt toute une année en France. Les curés de Pie XII et les cellulars de Staline s’étaient réjouis par la Loi de 1949 de, méchamment nous démunir d’un de nos personnages fictifs préférés.

 

De TARZAN, mes jeunes amis et moi avions fait notre deuil. Quand, soudainement, une affiche apposée tout à côté du bâtiment des douches municipales, square Dunand, nous annonçait le retour inespéré de l’hebdomadaire TARZAN. Une annonce qui nous rendit heureux mais qui renfrogna un de nos instituteurs : le camarade Servent, qu’un bonhomme de la rue Raquin avait entrepris de surnommer abusivement « L’œil de Moscou ».

 

Dès les premiers battements de ferraille de la cloche de l’école autorisant notre sortie, je m’empressais vers le domicile parental, là où trois assiettes d’un ménage à trois attendaient d’être garnies pour le repas de midi.

 

- M’man ! File moi 25 francs.

- Et pour quelle belle raison s’il te plaît ?

- Tarzan est de retour.

 

Je filai en vitesse jusqu’au bar-café-tabac’presse Le Miscailloux. La patronne, dont je ne me souviens ni le visage, ni le nom, s’exclama amusée : tu as de la chance ! Il ne m’en reste plus qu’un seul ; Tous tes petits capains m’ont dévalisée.

 

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Le grand format de ce nouveau numéro 1 était de mêmes dimensions (28,5 cm X 38,5 cm) que l’ancien disparu à son numéro 293 du 3 mai 1952. Douze pages avec la moitié toutencouleur et les six autres simplement imprimées de nuances de rouge accompagnées d’une teinte grisâtre. Je n’y retrouvai pas LE Buffalo Bill de René Giffey : un Duck Hurricane lui avait piqué sa place centrale. Quant à l’adolescent Nat, mousse du Santa Cruz, il avait changé de nom devenant Yann du Goléand.

 

Toutefois, cette troisième série de l’hebdomadaire TARZAN ne parvint pas à prolonger son existence au-delà du numéro 31. Son éditeur italien Del Duca ayant encore été persécuté par la trinité du goupillon, de la faucille et du marteau.

 

Un matin ou un soir, mon père me donna une inquiétude : " Dis donc, puisque ton TARZAN est revenu on va arrêter de t’acheter ton INTREPIDE et ton COQ HARDI. Ça nous fera des économies ".

 

- C’est pô juste !

 

Heureusement pour mon bien être, Papa et Maman n’étaient pas pingres même s’ils n’étaient pas riches. Ce fut finalement moi dans l’année suivante qui renonçai à plusieurs de mes illustrés de petit garçon.

 

Doc Jivaro et Mfcl

 

 

05/03/2017

Les Tarzanides du grenier n° 244

 

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 Daté du 22 septembre 1940 et numéroté 297, ce journal dessiné est à lui seul un des phénomène de la BD américaine publiée en France.

 

 

Son titre est double : « Journal de Mickey et Hop-Là ! ». Il résulte indirectement de la défaite guerrière de notre pays devant l’armée allemande et ne compte que huit pages dont quatre pauvrement imprimées en bleu et rouge-rose. Preuve que les restrictions accablant la France archi-battue, obligèrent certains journaux jusqu’alors séparés les uns des autres à fusionner entre-eux pour baisser leur coût de fabrication et ne subsister que de façon précaire.

 

Toutes les histoires dessinées sont influencées américaines même lorsqu’elles sont fabriquées par des studios européens. Le droit de copie détenu par l’agence Opéra Mundi créée par Paul Vinkler en alliance commerciale avec Walt Disney, permet à ce même Paul Vinkler, réfugié aux États Unis, de continuer à gérer ses affaires par l’intermédiaire de travailleurs restés en France à leurs risques et périls. D’où le résultat étonnant : l’américanisé « Journal de Mickey et Hop-Là » bénéficiera de l’autorisation d’être édité en France pendant toute la durée des hostilités sanglantes entre américains et allemands.  Son dernier numéro, le 477 est daté du 2 juillet 1944.

 

Mais attention les yeux ! s’il vous arrive de lire le bas de la page huit du numéro 309 du 15 décembre 1940, vous penserez peut-être que ce Mickey semble avoir joué vicieusement sur le sens du verbe « collaborer ». Le jeune lecteur, à l’époque, était-il incité à aider gentiment SON journal ou alors à aider politiquement le Maréchal Pétain dans Vichy ?

 

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 Doc Jivaro et Mfcl

 

 

25/02/2017

Les Tarzanides du grenier n° 243

C’est la môme aux boutons – ton

  Aux boutons de culottes

  Pauvre môme pâlotte

 

Une rengaine à la mode milieu des années 50 du siècle précédent, et dont notre mémoire se souvient d’avoir chanté avec fausseté le refrain tout en roulant à toute vitesse sur la pente de l’Avenue des Étourneaux.

 

Extraites, sélectionnées, cinq images d’une BD dessinée par l’italien Cossio, le bien mortel créateur de Alain Cassecou, Kansas Kid et Duck Hurricane.

 

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Il s’agit du bien oublié CAVALIER INCONNU dont les navrantures furent publiées du numéro 62 jusqu’au numéro 100 sur une des pages de l’hebdomadaire AVENTURES Paris Jeunes, années 1947-1948.

 

L’humour, la rigolade. Hop ! hop ! hop ! c’est les boutons du pantalon du gros méchant vilain mexicain. Il les perd tous ! … En particulier ceux de sa braguette. De quoi faire rire les gamins lecteurs et voyeurs. Voyeurs ? Rien à voir, voyez-vous ! Aucun zizi dans l’ouverture. De toute façon la censure n’en aurait pas permis l’affichage.

 

Lorsque fut publié ce genre de plaisanteries populaires, les garçons portaient des culottes courtes. Il y avait deux bretelles auxquelles se suspendait la culotte grâce à l’intervention salutaire de deux boutons cousus en plein tissu. Preuve que dans le film LA GUERRE DES BOUTONS (celui de 1962) le vrai danger n’est pas de se faire enlever les boutons du col de la chemise mais ceux de la braguette. Danger dont la connotation sexuelle est vérifiée par le fait que c’est une fille qui recoud les boutons.

 

Nos ancêtres les rois n’eurent que rarement de la discrétion publique. Pendant la période dite Renaissance, Charles Quint et François Ier exhibaient de véritables braguettes rembourrées et peintes de couleurs vives.

 

 

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L’une de mes deux grands mères, celle qui prit de l’âge dans Montluçon, travailla dès ses treize ans comme couturière dans l’une des anciennes boutiques de vêtements pour l’homme. Elle s’était spécialisée dans la coupe des culottes pour messieurs endimanchés. Culottière qu’elle était pour le gaillard de l'avant. Cela à la veille de la guerre fratricide 1914-1918.

 

Elle nous racontait quelquefois des souvenirs croustillants. Mais elle tenait toujours à certifier que pour une bonne culottière de l’époque le plus difficile à réussir était :

 

- La braguette ! … Faillait d’abord s’informer : Monsieur s’il vous plaît, excusez moi : vous portez à gauche ou à droite ?

 

Un métier qui exigeait de la délicatesse dans le maniement des ciseaux et des aiguilles avant le triomphe du prêt à porter manufacturé, industrialisé.

 

- C’est la môme aux boutons – ton

  Aux boutons de culottes

  Pauvre môme pâlotte

 

Doc Jivaro et Mfcl